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19 août 2009 3 19 /08 /août /2009 16:00
Des espèces sauvages déjà exploitées pour l'agriculture

   Première postulante au titre de meilleure pollinisatrice d’Amérique : Osmia lignaria, l’abeille maçonne de la famille des Mégachiles, très commune en Amérique du Nord. Étudiée depuis dix ans par le laboratoire de biologie de l'insecte de l'USDA, à l'Université d’État de l’Utah (Logan), cette abeille est une pollinisatrice incroyablement efficace pour de nombreux fruitiers (amandiers, pêchers, pruniers, cerisiers, pommiers...). Selon James Cane de l’USDA de l’Utah, sur un seul acre (un demi-hectare) de verger 2 000 O. lignaria feront le boulot de 100 000 abeilles mellifères[1]... Et en 2009, 120 hectares d’amandiers ont d’ailleurs été confiés à près d’un million d’abeilles maçonnes en Californie. Rappelons toutefois que ce chantier de la pollinisation des amandiers court sur 267 000 hectares dans ce seul État...

   Même « succès » relatif avec Osmia aglaia, une autre Mégachile de la côte ouest du pays bien meilleure pollinisatrice pour les framboises et les mûres - deux cultures qui rapportent quelque 200 millions de dollars au total chaque année aux USA - que notre abeille mellifère. L’équipe de James Cane a mis au point un nid bon marché et réutilisable pour cette espèce, à destination des agriculteurs. Et, en 2007, dans l’Oregon les populations nicheuses d’O. aglaia ont pu atteindre un effectif de 10 000 abeilles. Ce qui reste néanmoins dérisoire par rapport à l’effectif d’une seule colonie d’A. mellifera comprenant deux fois plus de butineuses au début de l’été !
Osmia lignaria femelle © Stephanie Kolski et Natalie Allen / Discover Life
 
    Bien d’autres espèces d’abeilles et de bourdons sont déjà mis à contribution pour polliniser de nombreuses cultures, aux États-Unis comme en Europe : Nomia melanderi de la famille des Halictes et diverses Mégachiles sur les cultures  de luzerne - ces espèces contribuent à la production annuelle de près de 2 000 tonnes de graines de cette légumineuse dont on nourrit le bétail. Or,  A. mellifera a du mal à visiter les fleurs fermées de la luzerne.

   Diverses mouches et syrphes sont également utilisées par les agriculteurs pour polliniser les fleurs de carottes ou des plantes aromatiques que la forme et la taille des fleurs rendent peu pollinisables ou attractives pour l’abeille mellifère. De même, depuis 1989 on a recours régulièrement à cinq espèces de bourdons, notamment en Europe, pour fertiliser certains fruitiers et surtout des tomates sous serre (40 000 hectares en 2004), dont les fleurs présentent là encore des caractéristiques particulières[2].



LA SUITE :


(1) INTRODUCTION.
(2) ACTIVITÉ ABSURDE ET EN PÉRIL.
(3) UN PROBLÈME DE GESTION DU TERRITOIRE RURAL.
(4) RECOURIR AUX POLLINISATEURS SAUVAGES.
(5) LES ESPÈCES SAUVAGES SONT-ELLES MOINS MENACÉES QUE L’ABEILLE D’ÉLEVAGE?
(7) LA SUBSTITUTION ENTRE ESPÈCES EST-ELLE SI PERTINENTE ?
(8) COMPLÉMENTAIRES, IL FAUT PRÉSERVER TOUTES LES SORTES D’ABEILLES.



[1] Mims C., “Plan Bee: as honey bees die out, will other species take their place ?”, Scientific American, 31 mars 2009.
[2]
L’ouverture des anthères – les sacs qui contiennent les grains de pollen – de ces fleurs est inversée et le pollinisateur doit les faire vibrer à haute fréquence pour qu’elles libèrent leur pollen. Accrochés à elles, tête en bas, les bourdons émettent alors un son très caractéristique pour obtenir un paquet de pollen sur le ventre. Ils recommencent plusieurs fois la manœuvre pour récupérer de nouveaux paquets.
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