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   Si les surfaces de colza butinées par les abeilles ont été multipliées par neuf entre 1989 et 2006, pour s’établir à un peu plus d’1,4 millions d’hectares, les autres grandes cultures visitées par l’abeille ont reculé : c’est le cas du tournesol qui a accusé une baisse de 38 % de ses surfaces dans le même temps (645 000 ha en 2006) et surtout de la luzerne. « Cette plante est pourtant un précieux trésor pour nos abeilles ! m’assure Philippe Lecompte, apiculteur ”bio” sur la montagne de Reims. Cette légumineuse, dont on a planté ici différentes variétés, plus ou moins précoces, fleurit de la mi-juin à septembre à partir du moment où il y a eu un bon coup de chaleur. » Et ses petites fleurs bleu-violet sont assidûment visitées par les abeilles à miel pour leur nectar abondant – la plante est, en revanche, pauvre en pollen.

 

                                                                                          © Framboise Roy / Picasa album


   Dans cette région de grande culture (vignes et céréales) de la plaine de Champagne, c’est l’une des principales plantes mellifères, en terme de surface. Du moins, les bonnes années, selon le climat. Mais aussi en fonction de la période de fauche. En effet, « les producteurs cherchent à couper tous les 45 jours, à partir du début mai, une luzerne la plus riche possible en protéines. Car, à moins de 16 % de teneur en protéines, ils seront pénalisés par Bruxelles, précise Lecompte. Or, en début de saison, lorsque la luzerne fleurit, elle a tendance à augmenter sa teneur en cellulose au dépend de ses protéines. D’où le fait que le luzernier a tendance à faucher avant floraison, du moins lors de la première coupe. » On fabrique des bouchons alimentaires déshydratés pour le bétail avec cette culture dont la teneur en protéines peut atteindre jusqu’à 55 % du poid sec de ses feuilles.


   Fauches précoces, mais aussi réduction des surfaces plantées à la suite d’accords commerciaux avec les États-Unis, dans le cadre de l’OMC : l’Europe a accepté de geler la majeure partie de ses cultures oléo-protéagineuses destinées au bétail et d’importer du soja américain pour en faire des tourteaux. Résultat : les surfaces de luzerne sont passées, en France, d’1 million d’hectares à moins de 300 000 ha entre 1970 et 2008. Et l’ensemble des protéagineux (luzerne, trèfles, sainfoin, pois, lupin, féverole...), qui sont la plupart du temps mellifères, n’ont cessé de régresser dans notre pays pour atteindre seulement 3 % de la surface agricole utile contre 12 à 15 % il y a à peu près trente ans.

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