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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 11:36

L’Opération Pollinisateurs, lancée en France par Syngenta après huit ans d’expérimentation concluante au Royaume-Uni, vise à rétablir des insectes butineurs sauvages aux abords des champs. Et cela grâce à des friches composées de plantes mellifères.

En Angleterre, ces parcelles apifriendly ont atteint le millier d’hectares. Et il aurait permis, selon la firme, de multiplier par 600 les effectifs de bourbons et de régénérer des populations d’espèces rares comme celui de Bombus ruderatus. Globalement, le nombre des autres pollinisateurs sauvages aurait été multiplié par dix. Devant ce succès, Syngenta lance,  depuis janvier, cette opération dans de nouveaux pays, dont les États-Unis et la France [1].

BombusRuderatusAvonDassettL'espèce rare du bourdon Bombus ruderatus prospère à nouveau en Angleterre, ici sur la fleur d'un pois sauvage. © Steve Falk

Dans l’Hexagone, l’industriel s’est associé à des producteurs de melons et des multiplicateurs de colza hybride, deux cultures dont les rendements et la qualité dépendent en partie des pollinisateurs. Et si la profession reste dubitative sur cet avantage économique, l’industriel bénéficie d’un atout réglementaire nouveau : depuis le 1er janvier dernier, les agriculteurs ont l'obligation de consacrer au moins 1 % de leur exploitation à la préservation de la biodiversité, s'ils veulent percevoir certaines subventions européennes. Et le seuil devrait passer à 5 % en 2012.

Sur dix sites, Syngenta pilote l’ensemencement de bandes enherbées expérimentales par divers mélanges de plantes mellifères, en particulier des légumineuses (trèfle, luzerne, lotier, mauve, bourrache, vipérine, vesce, phacélie, sainfoin). Ni usage débridé de pesticides sur ces friches apicoles, ni labour pour replanter des annuelles afin de ne point détruire les nids au sol de la plupart des abeilles sauvages. Ce programme d’une durée de cinq ans doit déboucher sur le meilleur cocktail végétal possible. Celui qui offrira à la fois le couvert aux abeilles durant toute la belle saison et améliorera les sols par un apport d’azote. « Nous ferons l’inventaire des pollinisateurs apportés par ces jachères et nous étudierons leur intérêt pour les cultures », précise dans Le Figaro [2] Alain Treil, responsable de la recherche sur les productions de colza. «Les abeilles domestiques et les pollinisateurs sauvages ont des plages d’activité complémentaires. La combinaison des deux s’annonce comme une solution avantageuse pour sécuriser les rendements», ajoute le représentant de la firme.

On le voit, l’opération de Syngenta se veut exemplaire. Il en faudra sans doute davantage pour convaincre les apiculteurs que le fabriquant du Cruiser veut seulement le bien des abeilles. De toutes les abeilles...



[1] Le site web de L'Opération Pollinisateurs de Syngenta.

[2] Marc Mennessier, Le Figaro du 13 mai 2010.

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