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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 14:02

   Sans vouloir en rajouter sur les inquiétudes écotoxicologiques des éleveurs, je m'interroge tout de même sur leur relative incohérence. Car savez-vous que dans cette famille d'insecticides neurotoxiques vouée aux Enfers par les apiculteurs, les Gaucho, Cruiser et autre Proteus, il existe un  néonicotinoïde diffusé en France qui n'a jamais provoqué l'opprobre de la profession ? Et pourtant cet insecticide est homologué sur des cultures légumières et arboricoles visitées par leurs abeilles... Il s'agit du Suprême 20 SP. Un produit à base d’acétamipride (de la famille des néonicotinoïdes) très actif contre les pucerons, les aleurodes,  les mineuses et les doryphores.
   Doué d'une
« action choc et de longue persistance », précise sa fiche technique - c'est la recette qui fait fureur ! -, Suprême 20 SP est considéré comme « moyennement toxique pour les insectes auxiliaires » comme les pollinisateurs ou les prédateurs des ravageurs. « Autorisé durant la floraison et les périodes de production d'exsudats »,  cet insecticide fabriqué par la discrète et récente compagnie internationale Certis doit toutefois être appliqué « en dehors de la présence d’abeilles ». Sans abeilles durant la floraison d'arbres fruitiers ? Faut m'expliquer comment ça marche ! À moins qu'on ait, au préalable, vidé la campagne alentour de ses insectes pollinisateurs...

   Son impact est-il en tout cas si différent de celui de Proteus ? Bayer ne semble pas le penser, il ne serait ni plus ni moins dangereux que leur champion chimique. Alors, pourquoi ces deux poids, deux mesures de la part des éleveurs ? « On ne prête qu'aux riches, peut-être ?! La visibilité de Bayer l'expose bien davantage que celle de Certis... », soupire Bruno Zech de la firme d'origine allemande. Sans aucun doute. Encore que Certis Europe, créé en 2001 et d'origine japonaise, n'est déjà plus un nain en matière d'agrochimie : ses produits phytosanitaires généraient tout de même un chiffre d'affaire de quelque 30 millions d'euros en 2009 et la compagnie existe dans sept pays du Vieux continent. Mais, jusqu'ici, leur passif avec le monde apicole est nul. Ce qui n'est pas le cas de Bayer depuis l'introduction du Gaucho en France dans les années 90. Pas vu, pas pris par une profession d'éleveurs qui manquent de moyens et de visibilité en matière de traitement agricole ? Pour vivre heureux agrochimiste, vivons caché !

 
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